«Grâce aux Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication, j'ai pu suivre la messe du Mercredi Saint diffusée en direct par le CEDICOM, et celle du Jeudi Saint, à la page Facebook de la Cathédrale Regina Mundi» (Mme Bella Sonia Ndamiye)
«Nous te rendons grâce, car Tu nous as choisis pour servir en ta présence», ce sont les paroles que le Prêtre célébrant prononce au cours de la messe du Dimanche 13 Juin 2021, à Église St Rodrigue dans la Paroisse St Charles Bormé, dans la ville de Québec, au Canada. Particulièrement en cette période de crise de la Covid-19 où les lieux de rassemblements dont les églises sont tous fermés, oui, c'est vraiment une grâce de pouvoir aller à l'Eglise.
Mme Bella Sonia Ndamiye, un ressortissant de la Paroisse Cathédrale Regina Mundi et membre de la diaspora Burundaise, nous confie son témoignage.
J'aimerais vous partager ma vie de foi au cours de la pandémie de Covid-19. Je m'appelle Bella Sonia Ndamiye. J'habite dans la ville de Québec au Canada. Comme tout chrétien pratiquant, je vais à la messe tous les dimanches. Mais avec la pandémie de la Covid-19, les rassemblements dans les milieux publics, comme les restaurants, les salles de jeux, de spectacles, ont été interdits, afin de minimiser les risques de contaminations. Mais jamais je n'aurais pensé que même les églises allaient être fermées.
Au début de la pandémie, mon mari et moi habitions à Vancouver, une des provinces du Canada. Vers la fin du mois de Mars 2020, notre paroisse a envoyé un e-mail aux fidèles pour informer qu'il n'y aura plus de messe jusqu'à nouvel ordre. C'était comme un coup de massue, je ne comprenais pas comment on pouvait empêcher les gens d'aller à la messe. Mais cela n'était qu'une mesure du Gouvernement qu'il fallait respecter pour une question de préservation de la santé de la population.
Avec cette situation, la seule option que nous avions était de participer à la messe via l'internet. Ainsi, chaque Dimanche, avec mon mari, nous nous asseyions devant la télévision pour suivre la messe. Au moment de la Communion, ne pouvant pas communier physiquement, le Prêtre ouvrait le tabernacle pour que ceux qui regardent la messe via l'internet, puissent au moins adorer Jésus présent dans l'Eucharistie. Ma prière en ce moment était celle-ci: «Seigneur Jésus, on ne peut pas te recevoir physiquement; mais vient nous visiter spirituellement!».
Vers la fin du mois de Mai 2020, la situation semble s'améliorer et on annonce qu'on peut aller à la messe, mais juste pour 50 personnes. Il fallait donc se faire inscrire pour être parmi les cinquante, et il n'était pas permis de s'inscrire deux Dimanches successifs, car il fallait laisser l'opportunité aux autres de participer à la messe.
Au mois de Juin 2020, nous avons déménagé vers la ville de Québec où les églises étaient également ouvertes pour 50 personnes. Toutefois, il fallait réserver sa place au plus tard Mercredi de chaque semaine. Je passe un premier coup de fil. «Désolé, Madame, c'est complet», fut la réponse au bout du fil. Un deuxième appel, et peut être un troisième appel, pour trouver une place dans les paroisses aux alentours, mais en vain.
Je cherchais toujours sans arrêt dans différentes paroisses, sans considérer la proximité, mais plutôt la chance d'avoir une place pour vivre l'Eucharistie. Qui aurait cru qu'un jour viendrait, où pour aller à la messe il faut réserver une place et/ou prendre un rendez-vous!
Les cas de Covid-19 augmentent au mois de Septembre 2020. Et tout est encore refermé. Il faut suivre la messe en ligne. C'est vers la fin du mois de Décembre, à la veille de Noël, que les rassemblements sont repris, mais cette fois-ci pour 25 personnes seulement, afin de respecter la distanciation physique de 2 mètres. Dans un premier temps, le principe était, «premier arrivé, premier servi». Pour la messe de 11h00, avec mon mari, nous arrivions 45 minutes avant la messe pour maximiser les chances d'avoir une place dans les 25 prévues. Vers 10h30, les 25 places sont déjà saturées, pour dire que ceux qui ont soif de la messe arrivent tôt.
De Janvier à Février 2021, tout était une fois de plus fermé. Au mois de Mars 2021, c'est réouvert pour 50 personnes uniquement, mais pour les messes de la semaine, nous n'avions pas besoin de nous faire inscrire. Toutefois, le 19 Mars 2021, à la fête de Saint Joseph, je me suis levée très tôt pour aller à la messe, croyant que j'aurais une place. Mais, à ma grande surprise, je trouve sur la porte une affiche où est inscrite «25 personnes, complet».
Je n'en crois pas à mes yeux. J'ouvre la porte, et un bénévole à l'accueil vient à ma rencontre pour me dire qu'il n'y a pas de place, je demande si je peux au moins rester deux minutes au seuil de la porte, loin des autres, pour une petite prière. La personne n'a malheureusement pas accepté, car il fallait respecter les mesures sanitaires. Je sors de l'église les yeux remplis de larmes, suppliant le Seigneur, qu'il me réserve ma place au moins au ciel.
Alors qu'on se préparait à célébrer la Pâques, les Églises ouvertes, à la fin de la messe des rameaux, le Curé de la paroisse annonce que: «suite à l'augmentation des cas de covid-19, l'église sera fermée jusqu'au 9 Mai 2021», ce qui a fait que nous suivions les cérémonies du Tridum pascal en ligne.
Je rends grâce au Seigneur car, grâce aux Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication, j'ai pu suivre par exemple, la messe du Mercredi Saint, diffusée en direct par le CEDICOM, sur sa page Facebook, et celle du Jeudi Saint, à la page Facebook de la Cathédrale Regina Mundi.
Voilà ma petite expérience de vie de foi durant cette période de pandémie. Malgré les mesures de fermeture et de réouverture des Églises, je ne me suis jamais absentée à la rencontre du Seigneur, chaque fois à la messe du Dimanche. Pour ceux qui ont la chance de participerà une messe tous les Dimanches, je vous demanderai d'en profiter tant que cette occasion se présente. Profitez-en pour vous-même, et priez pour tous ceux qui n'en bénéficient pas à cause de cette pandémie de la Covid-19!
Témoignage reçu par Grâce-Divine Gahimbare, Paroisse Cathédrale regina Mundi