ARCHIDIOCESE DE BUJUMBURA
SYNODE DIOCESAIN
B.P. 690 BUJUMBURA
Tél : +257 29 553 205

QUESTIONNAIRE DESTINE A TOUS LES CHRETIENS DE L'ARCHIDIOCESE POUR QUE DANS LE CADRE DU SYNODE DIOCESAIN ILS CONTRIBUENT PAR LEURS REPONSES AU PROCESSUS DE RECONCILIATION


I. RECONCILIATION AVEC DIEU
1. Dans notre relation avec Dieu, nous insistons surtout sur la conversion intérieure et la communion avec Dieu. Est-ce alors le cas que ma relation avec Dieu inspire toutes les dimensions de ma vie (en famille, dans le voisinage, au service, à l'école, dans mon langage et dans mon agir) ? Explicitez.
2. « Tout vient de Dieu qui nous a réconciliés avec lui par le Ce Christ et nous a confié le ministère de la réconciliation» (2Cor5, 18). Les Burundais peuvent-ils parvenir à se pardonner et à se réconcilier en se passant de Dieu? A votre avis, quel serait le rôle qui reviendrait à Dieu dans le processus du pardon et de la réconciliation ? Qu'est-ce qui devrait être fait pour donner à Dieu la place qui lui revient, à cet effet?
3. Par rapport au reste de la population, les chrétiens (catholiques et protestants) sont majoritaires au Burundi ; de plus, les responsables de l'Eglise n'ont eu cesse d'accomplir leur ministère. Cet état de fait n'a pourtant pas empêché les conflits et les guerres fratricides, à maintes reprises, entre les Burundais. Ainsi, dans leur apostolat :
- Quels-sont les acquis que nous avons obtenus des responsables de l'Eglise ?
- Quels sont les manquements dans leur ministère pastoral ? Quelles en sont les causes ?
- Quelles sont les valeurs que les fidèles catholiques nous ont fait acquérir ?
- Quelles sont les lacunes accusées par ces derniers? Quelles en sont les raisons ?

4. C'est la Parole de Dieu qui est le ferment de conversion des gens, c'est elle qui revigore la foi et permet la réconciliation entre l'homme et Dieu et entre l'homme et ses frères. Qu'est-ce qui a fait défaut pour que cette Parole ne produise pas les effets escomptés ? Donnez vos suggestions.
5. Les Sacrements en général, et en particulier, les sacrements de baptême, de pénitence, et d'Eucharistie, nous permettent de nous réconcilier avec Dieu et avec les hommes. Que faut-il faire pour éviter qu'ils ne soient pas une simple routine mais plutôt qu'ils nous servent d'opportunité pour une vraie réconciliation avec Dieu, avec les autres et avec soi-même ?
6. La différence d'appartenance aux différentes confessions religieuses peut-elle être une source de conflit ? Quelles sont les causes éventuelles à ce genre de conflits. Qu'en est-il dans votre milieu de vie ? Que faudrait-il faire pour que dans les foyers, dans les écoles, dans le voisinage et à travers tout le pays, les membres des confessions religieuses différentes puissent vivre dans le respect et la tolérance mutuels?
7. Comment l'Eglise Catholique pourrait-elle oeuvrer de concert avec les autres confessions religieuses pour que le pardon et la réconciliation soient quotidiennement une préoccupation et une forme de vie concrète de tous les croyants en vue de faire assoir une paix durable ?

II. PARDON ET RECONCILIATION ENTRE COMPATRIOTES BURUNDAIS OU ENTRE LE BURUNDAIS ET LES NON BURUNDAIS.

8. Quand on parle de réconciliation il va de soi qu'il s'agit d'un rétablissement de bonnes relations entre personnes ou entre groupes de gens en conflit. Précisez les personnes ou les catégories de gens qui ont besoin de se réconcilier dans notre pays. Quel est l'objet de leur conflit ?
9. Au sujet des massacres commis au Burundi :
- En quoi vous avez souffert profondément ? Qui en sont les auteurs ?
- En quoi eux-mêmes ont-ils souffert ?

10. Partant de ton entourage, Qu'est-ce qui devrait être fait pour que dans les communautés de base, sur les collines, dans les quartiers, au service, dans les camps militaires et policiers, les gens puissent cohabiter sans méfiance ni suspicion.
11. Entre les chrétiens laïcs et les consacrés, y auraient-ils des objets de conflit qui les auraient conduits à une méfiance réciproque ? Les consacrés entre eux ont-il des objets de conflit ? Comment pourraient-ils se réconcilier ?
12. La réconciliation suppose plusieurs étapes. Sur base de la Parole de Dieu, suggérer ce qui doit être fait pour la réconciliation :
- Avec votre agresseur
- Avec votre victime

(Le dialogue entre ennemis permet de faire la lumière sur l'objet de leur conflit et à chacun de mesurer la douleur de l'autre. Il suscite la volonté de se réconcilier, de se pardonner et de renouer de meilleures relations).
13. Il est des péchés devenus banals, qui sont commis presque régulièrement et par nombre de gens sans que ceux-ci prennent conscience du mal qu'ils font encourir à la vie de toute une nation. Ce sont de ces péchés dits « péché social ». Relevez les péchés du genre devenus monnaie courante et handicapant ainsi le développement, la paix et la réconciliation de notre pays. Que devons nous faire pour lutter contre ce péché social ?
14. Nous sommes conscients que la paix, la vérité, la justice, l'amour et le pardon sont des préalables pour toute réconciliation.
- Expliquer comment chaque préalable est utile pour la réconciliation.
- Quelle serait la part de l'Eglise?

15. Se dressant les uns contre les autres, les Burundais se sont causé des maux abominables. La Justice vindicative (justice rendue par les tribunaux) est-elle à même et à elle seule de réconcilier les gens en conflit?
16. Peut-on donner le pardon à son bourreau sans une demande de pardon au préalable ? Ou, peut-on pardonner à quelqu'un qu'on ne connaît pas? Quelle est votre avis, à ce propos ?
17. Peut-on devancer la justice et pardonner à son offenseur ? Quel est votre position à propos ?
18. A votre avis, le chrétien peut faire recouvrir sa dignité par le moyen de la force ou de la vengeance ? Pourquoi ? Illustrez votre réponse par des exemples.
19. Montrer la part de la famille nucléaire dans la démarche de la réconciliation.
20. Quelle serait la contribution des chrétiens pour la réconciliation des gens ?
21. A votre avis, quels sont les éléments de la culture burundaise qui contribuent au pardon et à la réconciliation des gens ? Quels sont ceux que s'y opposent ?
22. Dans le livre de la Genèse nous lisons : « Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la. Soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et toute bête qui remue sur la terre ! » (Gn1,28). Dominer et soumettre la terre veut dire aussi faire usage des biens de la création.
- De quelles manières entretenons-nous cet environnement dont nous avons la charge ?
- De quelles manières détruisons-nous cet environnement sous notre responsabilité ?
- Dans quel sens la destruction de l'environnement est-elle une menace pour notre vie et notre paix?
- La destruction de l'environnement est-elle un péché ?

III. LA PART DE L'EGLISE POUR AIDER LES POLITICIENS ET LES RESPONSABLES ADMINISTRATIFS A CONSOLIDER LE PROCESSUS DE RECONCILIATION.

23. Dans le processus de réconciliation, quelle serait la contribution d'un chrétien engagé dans l'administration ou en politique, à titre personnel et à titre de responsable politique ou administratif ?
24. Quelles sont les défis concrets auxquels l'Etat doit faire face pour permettre le pardon et la réconciliation des Burundais ?
25. Dans la démocratie multipartite, quelles seraient les valeurs de base qui pourraient permettre au pays de construire une paix durable ? Quelles serait la part des parties politiques dans le processus du pardon et de la réconciliation ?
26. Le Pape Paul VI déclare : « Le développement durable est le nouveau nom de la paix ». De fait, la Bonne Nouvelle aide à la promotion intégrale de l'homme, et pour cause « la dignité de l'homme est la gloire de Dieu ». (Saint Irené de Lyon). Quels sont les handicaps du développement au Burundi ? Quelles en sont les causes ? Quelle requête pouvez-vous adresser aux politiciens et aux responsables de l'administration ?
27. Dans le but de guérir les blessures intérieures et de la mémoire collective, estimez-vous nécessaires que les victimes de la guerre soient inhumées avec dignité ? Estimez-vous nécessaire qu'au Burundi il y ait un seul ou plusieurs monuments pour toutes les victimes de la guerre, afin que le passé soit mieux connu et que chaque Burundais se convertisse et rompe avec l'homicide. Quelle serait l'apport spécifique de l'Eglise ?
28. Dans le même but de guérir les blessures intérieures et de la mémoire collective et de faire justice à tout le monde, est-ce indispensable que ceux qui ont perdu leurs biens et les leurs soient indemnisés ? De quelle manière faudrait-il procéder ?
29. L'Eglise est composite (prêtres, consacrés, catéchistes, membres des mouvements catholiques et autres chrétiens laïcs). De par l'apostolat de chaque catégorie, montrer la responsabilité de chacun pour la consolidation de la paix par le pardon et la réconciliation.
30. S'il y a d'autres souhaits que vous aimeriez soumettre au synode diocésain, donnez-en trois ?


Mai 2011
Secrétariat du Synode Diocésain

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